Le logis des confesseurs
Le logis des confesseurs est un édifice remarquable situé le long du Blavet, sur le chemin de halage, à proximité du Haras d'Hennebont.
Le logis des confesseurs est ce qu'il reste, avec le logis abbatial, de l’ancienne abbaye de la Joye Notre Dame, fondée à la fin du XIIIe siècle par Blanche de Champagne, épouse du Duc de Bretagne Jean Ie Le Roux. L’abbaye de la Joye était un haut lieu spirituel et temporel, rayonnant sur l’ensemble de la Bretagne et au-delà, Hennebont étant cité ducale et chef lieu du « Kemenet Heboe », territoire regroupant l’essentiel des communes de l’actuelle « Lorient-Agglomération ».
de porterie à résidence privée
Le logis des confesseurs est aussi appelé la « porterie », ce qui prête à confusion quant à son origine première. La porte d’entrée du domaine de l’abbaye était en effet la porte Saint Julien, au nord du logis abbatial, comme l’attestent les structures de base des bâtiments attenants, et un document de la BNF (dessin architectural). Une porterie devait pouvoir accueillir des personnes étrangères à l’établissement et était composée, outre d’une porte d’entrée bien visible, de bâtiments destinés à l’hébergement. Le logis des confesseurs est trop petit pour cela, dès ses débuts… En outre, la présence de St Julien l’hospitalier montre clairement l’accueil fait aux pauvres, pélerins... qui frappent à la porte de l’abbaye.
Le logis des confesseurs n’est devenu une « porterie » que bien plus tard, lors de l’utilisation des lieux comme usine ou logement particulier.
A quoi servait ce lieu ? Peut-être, comme ce à quoi son appellation fait penser, à loger les prêtres de passage, en charge de la confession des moniales recluses. Il était en effet appelé aussi « pavillon au dehors », ce qui montre clairement la séparation entre le périmètre des moniales et ce bâtiment. Ce nom de porterie a peut-être été adopté lorsque le logis abbatial est devenu une résidence privée.
une Architecture remarquable
Il est possible que ce bâtiment ait été édifié sur les bases d’une structure plus ancienne, peut-être une maison à pans de bois comme l’attestent quelques éléments architecturaux.
L’architecture de ce bâtiment atypique en Bretagne est caractéristique de l’époque de Louis XIV et est clairement postérieure à la date de fondation de l’abbaye : elle mêle le granit et le tuffeau blond, et ses échauguettes, alliées à la toiture en courbes et contre-courbes, lui donne une ligne tout à fait remarquable.
aujourd'hui résidence d'artistes
Deux dates sont visibles sur ce bâtiment : 1669, date de sa construction, et 1922, date de son entrée dans les Haras Nationaux.
Ce magnifique bâtiment, qui a survécu aux affres du temps (Révolution Française, création d’une usine…), a été classé aux Monuments Historiques en 1921. Il a trouvé en ce début de XXIe siècle un nouvel avenir : la commune d’Hennebont l’a racheté en 2008 à l’Etat pour 1 euro symbolique, et l’a magnifiquement restaurée : c’est aujourd’hui une résidence d’artistes, lieu de grande inspiration dans son écrin de verdure au bord du Blavet.