Histoire du Haras National
Les Haras Nationaux
Les Haras Nationaux couvraient l’ensemble du territoire français et concouraient au développement de la filière cheval, tant dans la qualité génétique de son cheptel que dans les techniques d’élevage. Ce maillage était constitué de 23 Haras, responsables chacun de leur circonscription et de tous les dépôts d’étalons qui s’y rattachaient. Le Haras National d’Hennebont couvrait ainsi la Bretagne sud, l’Îlle-et-Vilaine, ainsi que les DOM TOM entre 1980 et 2000.
Institution historique, les Haras Nationaux ont pendant longtemps été tournés vers l’avenir de la filière équine en investissant dans les meilleurs étalons, dans la recherche zootechnique en lien avec l’INRA, ou encore dans la formation professionnelle.
Une institution historique au service de la filière équine
Les Haras Nationaux ont été créés en 1665 sous Colbert dans le but de fournir suffisamment de chevaux de guerre. Cela a conduit à la création du premier Haras d’Etat en 1715 : le Haras du Pin, au cœur de la Normandie.
A l’issue de la Révolution française, Napoléon Bonaparte instaure les « Haras Impériaux ». Le développement des Haras se poursuit sous Napoléon III pour répondre aux besoins d’équidés dans l’armée, le transport et l’agriculture… Le monde hippique jouit également d’un grand prestige avec le développement des courses. Les Haras Impériaux deviennent, avec la fin du Second Empire, les Haras Nationaux. Ils ont pour missions la sélection des meilleurs étalons en vue de leur reproduction. La génétique et les techniques d’élevage de la filière équine sont ainsi améliorées sur l’ensemble du territoire français.
En 2010, dans le cadre de la modernisation de l’Etat, les Haras Nationaux et le cadre Noir de Saumur fusionnent et donnent naissance à l’Institut Français du cheval et de l’équitation (IFCE). L’IFCE est l’opérateur public pour accompagner la professionnalisation de la filière équine.
Le Haras Nationaux en Bretagne : le Haras d’Hennebont
C’est Napoléon Bonaparte qui crée les Haras d’Etat en Bretagne. Sa volonté de créer Napoléonville sur la commune de Pontivy et la recherche d’un lieu central a conduit, à la création en 1807 du Haras de Langonnet, sur le site de l’abbaye du même nom. En 1842, est créé le Haras de Lamballe. Rapidement, l’accessibilité des sites devient un point important ainsi que la nécessité de mieux répartir les étalons sur l’ensemble de la Bretagne. Tout ceci conduit au transfert du Haras de Langonnet sur Hennebont.
La loi ratifiant l’échange de site entre les Haras Impériaux, propriétaire du site de Langonnet, et la Congrégation des Pères du Saint Esprit installée à l’abbaye de la Joye Notre Dame, site du futur Haras National d’Hennebont, est signée par Napoléon III. Ce dernier aurait offert, le 19 mai 1857, lors de sa venue à Hennebont avec l’impératrice Eugénie le tableau que l’on peut admirer dans l’écurie d’Honneur à Hennebont. A cette date, le Haras ne comporte que l’écurie N°1, donnant sur la cour d’Honneur. Progressivement et jusqu’au début du XXe siècle, d’autres écuries et bâtiments sont construits et le logis abbatial investi, permettant d’accueillir jusqu’à 276 étalons et une centaine de personnes.
Le Haras National aujourd'hui
Le site compte aujourd’hui 32 bâtiments (7 écuries, 3 maisons de maître, 1 forge) soit près de 10 000 m² de surfaces bâties et un parc arboré de 23 hectares possédant des essences rares. Le Haras National d’Hennebont est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
En 1999, dans le cadre d’une politique touristique volontariste, Lorient Agglomération innove en créant au sein du Haras d’Hennebont un espace dédié à la valorisation des activités autour du cheval. La SELLOR, société d’économie mixte du Pays de Lorient gère cet espace, qui devient la porte d’entrée grand public pour découvrir le Haras. Dédié initialement à la sélection et la reproduction de chevaux de différentes races et berceau des imposants chevaux de traits bretons, le Haras d’Hennebont est devenu le témoin de la relation privilégiée entre l’Homme et le cheval. Progressivement, des visites, animations, et spectacles équestres rythment les saisons, faisant du Haras d’Hennebont une scène équestre régionale.
En 2007, le Syndicat Mixte du Haras d’Hennebont est créé, pour assurer la gestion d’un patrimoine architecturalement et historiquement remarquable. Ses missions se concentrent sur la gestion et la préservation du patrimoine bâti, arboré et immatériel.
La restructuration des Haras Nationaux a conduit à la fermeture de plusieurs sites et, parfois, à leur rachat par des structures ou collectivités visant le développement du cheval sur leur territoire. En 2016, Lorient Agglomération et la Ville d’Hennebont rachètent à l’Etat le Haras National d’Hennebont. Parallèlement, l’IFCE continue sa mission au service de la professionnalisation de la filière équine au niveau national.
Sur le Haras d’Hennebont, des projets de grande ampleur peuvent démarrer, afin de donner à ce site unique en Bretagne Sud un plus grand rayonnement dans les domaines du sport, de la formation, de la culture et du spectacle vivant.